Au pays des Lavandes
AU PAYS DES LAVANDES
Depuis des années je rêvais de visiter la Drôme Provençale, pour les lavandes en fleurs.
Tous les ans, an août, il était trop tard, elles étaient coupées…
Ce début juillet, je pars dans la Drôme ! Telles les cartes postales, je peux admirer en vrai une multitude de champs bleu lavande, plus ou moins accrochés aux coteaux, ponctuant le paysage de leur magnifique couleur, tandis que le Mont Ventoux, cher aux coureurs cyclistes, domine, dépouillé, à nu.
Le Sud de la Drôme Provençale est une succession de truffières, sombres langues de terre plantées de petits chênes. Sous cette terre ingrate et caillouteuse, se niche l’or noir de la région : la truffe. Des vignes, des oliveraies, des vergers d’abricotiers dont les lourds fruits, rouges orangés selon les variétés, sont mûrs à point et gorgés de saveurs.
Etape incontournable à Nyons, le berceau des olives noires, où l’on a visité des anciens moulins à huile, une savonnerie et un extraordinaire atelier de scourtinerie (le scourtin étant à l’origine un tamis en fibre de coco destiné à la presse des olives), désormais celui-ci, fabriqué artisanalement dans l’atelier familial, s’est transformé en tapis (qu’affectionnent tout particulièrement les chats !).
Visite également du Château de Grignan, lieu de résidence de la fille de Madame de Sévigné, célèbre pour les Lettres de la marquise. Chaque année a lieu un Festival de la Correspondance.
Non loin de là, à Taulignan, on élève des vers à soie et le musée permet de voir la fabrication du fil de soie, du papillon à la robe de soirée ! On peut voir dans la région quantité de mûriers aux larges feuilles vertes dont se nourrissent les chenilles.
A deux pas, à Eyguebelle, dans la tradition des moines trappistes, on fabrique des sirops et des liqueurs (ah la Melonnade !), plus au nord, on savoure le Picodon.
Cette très jolie Drôme Provençale, en plus de ses spécialités gastronomiques, recèle de nombreux villages perchés et de belles demeures de pierre restaurées avec goût. Il fait bon se perdre dans les ruelles aux volets colorés, sous les arcades, à l’ombre des porches fleuris, près du chuchotis d’une fontaine ou à la fraîcheur d’un lavoir.
Car en cette saison, la chaleur est difficilement supportable (37° jusqu’à 44° dans la voiture !), et quand la chaleur s’atténue c’est sous l’effet du mistral qui souffle. On comprend très vite pourquoi :
les volets des maisons sont toujours fermés, il n’y a pas âme qui vive dehors,
les belles piscines à l’eau turquoise restent dépeuplées.
Nous étions en chambres d’hôtes où nous avons reçu le meilleur accueil et grand bonheur : dans ces maisons de charme, pas de télévision dans les chambres, que le délicieux chant des cigales ! Très apprécié.
Un point d’honneur, pour moi qui suis très attachée au patrimoine, ces villages dont certains font partie des « plus beaux villages de France » ne sont pas envahis à leur périphérie de zones d’activités commerciales avec hangars en tôle et panneaux publicitaires, ni de lotissements.
Ce fût l’occasion de refaire un peu de botanique et de revoir les différences entre les espèces de lavandes et le lavandin, dont je rapporte le meilleur souvenir olfactif sous toutes les formes à base d’huiles essentielles !
En ce lieu, vous êtes tranquilles, car en deux semaines, nous n’avons quasiment pas croisé de touristes (seulement quelques cyclistes de Belgique et des Pays-Bas - qui visiblement adorent la région).
Calme absolu ! seul endroit où cela grouille de vie : le marché (Nyons et Vaison la Romaine).
Citons aussi Dieulefit, joli bourg animé, qui est un centre de poterie.
Il faut préciser que la Drôme a aussi des particularités géologiques qui réservent de beaux drapés !
Les routes, petites et sinueuses, donnent l’impression d’être perdu dans les montagnes. Nous avons sillonné toute la Drôme, en voiture et à pied (nous étions les seuls randonneurs sur les chemins balisés et ô combien sauvages !), et à chaque nouvelle échappée, le parfum de la lavande embaumait l’air chaud de la garrigue :
la récolte battait son plein et la distillation nous offrait de merveilleux effluves.
Merci pour votre lecture et j’espère que vous aurez envie de découvrir cette Drôme ! Ce n’est qu’un petit aperçu que je vous livre car mon carnet de voyage fait 20 pages de texte et 250 photos…
A cette occasion, je vous propose de reprendre les ECHANGES d’ATC : voir l’article qui suivra.